Cendrillon.
Il était une fois une jeune fille très belle et très douce avec des veux bleus d'azur et de longs cheveux blonds. Son père était un riche marchand qui l'aimait tendrement.
S'étant trouvé veuf peu après la naissance de l'enfant, il s'était remarié. Malheureusement, sa femme, qui avait deux filles, était cruelle et égoïste, et elle détestait sa belle-fille. Elle la faisait travailler dur du matin jusqu'au soir, la chargeant des travaux les plus pénibles. Quant aux deux sæurs, elles n'arrêtaient pas de se moquer d'elle et de l'embêter.
Le soir, la jeune fille, épuisée et misérablement vêtue, s'asseyait tout près des cendres dans un coin de la cheminée. C'est pourquoi, les deux sæurs l'avaient surnommée Cendrillon.
Or, voilà qu'un jour, le roi donna un grand bal pour son fils. Il invita toutes les jolies jeunes filles du royaume: le prince pourrait ainsi choisir sa fiancée. Pendant des semaines, les sæurs de Cendrillon se préparèrent. Elles achetèrent des tissus précieux, essayèrent de nouvelles coiffures et leurs plus beaux bijoux… La belle-mère et ses filles n'étaient jamais contentes et Cendrillon, comme à son habitude, s'occupait d'elles sans se plaindre. Elle aussi était invitee au bal mais sa belle-mère avait refuse de l'y emmener.
La soirée tant attendee arriva enfin.
Les deux sæurs étaient splendides avec leurs robes de soie et leurs bijoux éclatants. Quand Cendrillon les vit partir, elle avait les larmes aux yeux: elle aurait tant aimé aller danser elle aussi et porter l'une de ces robes de réve!
Quand la porte fut refermée, elle éclata en sanglots, elle ne pouvait s'arrêter de pleurer. Soudain, elle entendit un léger bruit. Elle leva les yeux et vit une très belle dame. C'était la fée, sa marraine, avec sa baguette magique!
- Pourquoi pleures-tu Cendrillon? Tu voudrais aller au palais, toi aussi? lui demanda la fée.
- Tu sais bien que ce n'est pas une fête pour moi! dit-elle résignée.
- C'est ce que l'on va voir! Donne-moi une citrouille!
D'un coup de baguette magique, la fée transforma la citrouille en un splendide carrosse, des rats qui étaient dans une cage furent changés en chevaux et des lézards en cochers.
Voilà! dit la fée.
- Mais… et mes habits? Cendrillon montrait sa jupe rapiécée.
La fée toucha la jeune fille de sa baguette et Cendrillon se retrouva vêtue d'une robe de dentelle brodée de fleurs. Elle portait des souliers dorés et des perles fines dans les cheveux. Seul son visage était resté le même.
Elle était toujours aussi belle et elle était heureuse et souriante. – Maintenant, va danser, lui dit la fée. Mais n'oublie pas, il faut absolument que tu sois de retour avant minuit car au douziéme coup, le carrosse redeviendra citrouille, les chevaux redeviendront rats et les cochers, lizards. Et toi, Cendrillon tu te retrouveras en haillons.
Le bal fut merveilleux. Tout le monde admira la princesse inconnue et le prince fut tellement ébloui qu'il ne la quitta plus et dansa avec elle toute la soirée. Le cæur de Cendrillon explosait de joie!
Au premier coup de minuit, Cendrillon, toujours souriante, s'enfuit en courant sans même prendre le temps de saluer le prince. Celui-ci la suivit et ne put l'arrêter. Il ne garda d'elle qu'un petit soulier doré qu'elle avait perdu sur l'escalier du palais en se sauvant à toute vitesse.
Lorsque le prince voulut savoir qui était cette jeune fille merveilleuse, personne ne put le renseigner. Il était inconsolable d'avoir perdu sa jolie princesse mais il était bien décidé à la retrouver. Il fit annoncer que toutes les jeunes filles du royaume devaient essayer le soulier doré et qu'il épouserait celle à qui il irait parfaitement.
Le matin suivant, les officiers de la cour commencèrent à faire essayer le petit soulier aux princesses, aux marquises, puis à toutes les jeunes filles qui avaient été invitees au bal mais aucun pied ne pouvait y entrer… Un officier se présenta chez le père de Cendrillon.
Les deux sæurs firent tous leurs efforts pour enfiler le soulier doré. Ce fut peine perdue! La chaussure était si petite et si étroite qu'elles ne pouvaient même pas y mettre la pointe de leur pied!
Alors, Cendrillon qui avait reconnu son soulier perdu s'approcha:
- Je peux l'essayer, moi aussi? Demanda-t-elle.
- Сomment! Toi, Cendrillon! Tu voudrais porter la chaussure d'une princesse! se moquèrent ses sæurs.
Mais les ordres étaient formels: toutes les jeunes filles devaient l'essayer. Cendrillon s'assit et tendit son pied et, oh, miracle! il se glissa sans le moindre effort dans le petit soulier!
Les méchantes sæurs de Cendrillon poussèrent des cris de rage, et sa belle-mère grimaça de dépit, mais rien n'y fit.
La fée apparut et toucha Cendrillon de sa baguette: aussitôt celle-ci se trouva vêtue de sa robe de bal et tout le monde la reconnut. Le prince fut prévenu qu'on avait retrouvé l'inconnue. Il accourut immédiatement pour revoir sa bien-aimée. Et, dès le lendemain, leurs noces furent célébrées!